Bistrots ruraux : Edouard Philippe paye sa tournée

Bistrots ruraux : Edouard Philippe paye sa tournée

Présenté vendredi par le Premier ministre, l'agenda rural du gouvernement prévoit notamment d'encourager le maintien et l'ouverture de cafés dans les villages.

Le gouvernement royal au bar. L’agenda rural porté par l’exécutif, et dont Edouard Philippe doit présenter la teneur ce vendredi matin devant le congrès de l’Association des maires ruraux, prévoit notamment de faciliter l’implantation et le maintien du petit commerce et des «lieux de convivialité» dans les campagnes. A commencer par les petits troquets. Pour ce faire, le gouvernement va créer de nouvelles licences IV, nécessaires à l’ouverture de débits de boissons alcoolisées, mais aussi assouplir les réglementations attachées à ces derniers, et soutenir une exonération fiscale qui leur bénéficierait ainsi qu’à d’autres types de commerces ruraux.

"En 1960, il y avait 200 000 licences IV sur le marché, aujourd’hui il n’y en a plus que 40 000", explique-t-on dans l’équipe du Premier ministre. La plupart sont concentrées dans les grandes villes et les zones littorales.» Et l’ouverture d’un nouvel établissement nécessite de racheter l’une d’elles à son propriétaire. Le gouvernement prévoit donc de créer de nouvelles licences permettant l’ouverture de bistrots les communes rurales. En cas de revente, ces licences ne pourront pas être transférées qu’au sein de la même intercommunalité. Et en cas de fermeture d’un établissement, le maire de la commune concerné bénéficiera d’un droit de préemption sur la licence.

«Lieux de vie»

Ces mesures complètent et soutiennent le projet «1 000 cafés» du groupe d’économie solidaire SOS, intégré par le gouvernement à son agenda rural. Dirigé par l’homme d’affaires et militant macroniste Jean-Marc Borello, SOS veut créer un millier de ces «lieux de vie» en zone rurale, dont les gérants seraient salariés par le groupe. Un petit jaune à l’estaminet du coin pour répondre à la crise des gilets jaunes ? «Il ne s’agit pas d’encourager la consommation d’alcool, se défend Matignon. Les bars doivent être le lieu d’une consommation contrôlée et maîtrisée.»

Hôtels, cafés et restaurants verront aussi allégées certaines réglementations, portant sur les contrôles de sécurité, leur accessibilité ou leur emplacement. Enfin, les communes rurales de moins de 3 500 habitants et comptant moins de dix commerces pourront faire bénéficier ces derniers d’une exonération de fiscalité locale, compensée par l’Etat à hauteur de 33 % du manque à gagner pour la commune. « C’est assez nouveau, car si de telles exonérations étaient déjà possibles, l’Etat laissait les communes en assumer la charge », explique l’entourage du Premier ministre.

Nouvelles promesses et vieux engagements

Devant les maires ruraux réunis à Eppe-Sauvage, dans le Nord, Edouard Philippe présentera les autres mesures de son agenda rural, qui reprend la plupart des 200 demandes formulées par un groupe d’élus ruraux dans un rapport remis fin juillet : entre nouvelles promesses, comme l’annonce d’un plan de revitalisation des petites villes, et vieux engagements, comme la généralisation de la 4G d’ici à 2020…

Intégré à ce plan, le projet de loi «Engagement et proximité», présenté en juillet, doit «revaloriser» le rôle des maires et réformer, au profit des petites communes, le fonctionnement des intercommunalités. Une façon pour l’exécutif d’afficher sa sollicitude envers des zones rurales et périurbaines qu’il a souvent été accusé de négliger par rapport aux grandes métropoles dynamiques.

[Libération]
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